Le lundi 4 septembre 2022, les partenaires anglais ont mis le cap sur la Normandie et la vallée de la Saâne pour rendre visite à leurs collègues français lors de la première réunion en personne de tous les partenaires du PACCo.
Les voyages sur l’eau sont toujours passionnants, et lorsque nous sommes arrivés à destination, au pied des falaises de Dieppe, début septembre, l’expérience encore étrange de recevoir un tampon de passeport “chez” notre voisin européen le plus proche a confirmé notre arrivée en Normandie.
Cette partie du littoral était inconnue de plusieurs des partenaires anglais avant le voyage et il était évident à quel point les routes, les maisons et les infrastructures sont proches de la côte, et comment le projet de la Basse Saâne, comme le projet de restauration de la Basse Otter, transformera entièrement le front de mer et la plaine inondable.
La position de notre hôtel, juste derrière le front de mer, nous a permis d’avoir une vue imprenable sur la plage de galets où, 70 ans auparavant, l’opération Jubilee a permis à 237 bateaux de transporter plus de 6 000 soldats du Royal Canadian Regiment et d’autres personnes sur la plage Juno.
L’accueil de nos hôtes du Conservatoire du littoral a été chaleureux et généreux, et notre première nuit s’est terminée après un délicieux apéritif sur le port et un repas jovial en commun près du front de mer. A minuit, le personnel du East Devon Pebblebed Heaths Conservation Trust avait rejoint l’équipe et la réunion de tous les partenaires du PACCo était lancée !
Le deuxième jour, nous nous sommes mis au travail et nous nous sommes rendus au Foyer des Jeunes de Quiberville, où nous avons reçu un autre accueil chaleureux du maire Jean-François Bloc et de son équipe, avec un délicieux choix de produits locaux pour nous préparer à la journée.
Pour la deuxième fois seulement en plus de deux ans, tous les partenaires du projet étaient réunis dans la même pièce, et ont pu discuter de nos axes de travail, de nos progrès, de nos défis communs et de nos espoirs pour les neuf mois restants du projet PACCo, ainsi que de son héritage. Nos trois partenaires français – le Conservatoire du littoral, la Communauté des Communes de Terroir de Caux et le Conseil de Quiberville – ont fait le point sur les progrès les plus récents dans la vallée de la Saâne et nous ont préparés à notre visite du site le lendemain.
L’équipe Interreg de Manon Paillier et Nataniel Williams s’est assurée que nous étions au courant de la manière dont la clôture du projet aura lieu l’été prochain. Il y a tant à faire d’ici là !
Le repas du soir partagé a permis de poursuivre les discussions autour de nos travaux en cours, ainsi que de disposer de plus de temps pour cimenter les relations. Les dernières étapes du projet seront très occupées, avec des webinaires transfrontaliers, des présentations éducatives, la conférence finale de la PACCo en février 2023, et la préparation de la brèche d’Otter Valley au printemps.
Notre troisième et dernière journée a été chaude et sèche, parfaite pour notre visite à pied de la vallée de la Saâne. Nous avons commencé par visiter la nouvelle station d’épuration des eaux usées, impressionnante et élégante. Les ingénieurs parmi nous étaient ravis d’en savoir plus sur la technologie employée dans cette partie importante des travaux du projet.
En passant par Longueil et Sainte Marguerite, les partenaires anglais ont enfin pu assembler toutes les pièces du puzzle du projet territorial français. Nous avons commencé à pouvoir visualiser la nature future de la plaine inondable, la façon dont les niveaux d’eau sont susceptibles de changer et les espèces qui devraient y vivre.
Les intervenants, dont Samuel Comont du Syndicat Mixte des Bassins Versants Saâne Vienne et Scie, ont expliqué les liens avec le projet Basse Saâne 2050, tandis que le directeur Laurent Topin a décrit les inondations historiques à Sainte Marguerite à l’aide de repères de crue, mettant en évidence le défi auquel la communauté locale est confrontée avec le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer. Il a décrit comment les propriétaires locaux adaptent leurs propriétés et à quoi ressemblera la vallée dans les années à venir.
En atteignant le front de mer, nous avons pu observer l’approche défensive qui a été mise en œuvre, avec un haut mur de béton protégeant la route basse derrière les galets et la plage de sable au-delà. Du haut de ce mur, nous avons pu observer l’étroit émissaire actuel de la Saâne et comprendre à quel point il est déconnecté de sa plaine inondable. Là où nous nous trouvions alors, la future brèche de 10 mètres modifiera pour le mieux la relation entre la Saâne et cette plaine inondable, permettant une adaptation à l’élévation du niveau de la mer et au changement climatique.
Dans la vallée de l’Otter, une brèche de 70 mètres est prévue. Nous étions donc désireux d’en savoir plus sur la taille de la brèche de la Saâne et de discuter du raisonnement et de la conception technique qui sous-tendent les deux projets, ainsi que de la manière dont la mise en œuvre variera
Les principales activités d’ingénierie sont actuellement clairement localisées à la station d’épuration des eaux usées, sans perturbation visible de la ligne visuelle de la vallée. C’est très différent des travaux de la LORP, où un pont routier et une élévation de la route ont lieu en plein dans la plaine inondable.
L’étape suivante de notre visite était l’emplacement actuel du camping avant de nous rendre au nouveau site sur le côté ouest de la vallée. Le site est une ruche d’activité, avec des travaux de terrassement, de nivellement, de terrassement et la construction des premiers bâtiments. Le maire de Quiberville est extrêmement passionné par ce développement et est certain qu’il représentera une infrastructure touristique fantastique pour les années à venir. Les vues sont plutôt bien, ça c’est sûr !
Contrairement à Budleigh Salterton, la communauté de Sainte Marguerite comprend de petits chalets et cabanes, directement derrière la route côtière qui sépare la plage et la plaine inondable. Les défis autour de le changement de visage de cette partie du village a été surmonté grâce à l’engagement communautaire et aux réunions.
Notre fascinante visite s’est terminée ici et lors de notre dernier repas partagé sur le front de mer de Quiberville, nous étions tous désireux de parler de ce que nous avions observé, de discuter des défis à venir et de l’avenir de l’héritage du PACCo. Comment notre projet va-t-il aider, stimuler et faciliter les futurs projets d’adaptation ? Quelles seront les prochaines étapes ? Comment les Français et les Anglais peuvent-ils poursuivre cette entente très cordiale et essentielle ?
Les projets de la Saâne et de la vallée de l’Otter transformeront entièrement leurs façades maritimes et leurs plaines inondables respectives, et ce avant que nous ne soyons confrontés à la pleine force du changement inévitable.
En prenant congé de nos partenaires français, il nous est apparu encore plus clairement que PACCo servira d’exemple de ce qui peut être réalisé lorsque des projets internationaux unissent leurs forces pour travailler avec la nature, vers des objectifs communs.