« Relocaliser un camping qui se trouve actuellement en bord de mer, on en parle ailleurs, mais dans les faits, il y a très peu de relocalisation », rapporte Jean-Philippe Lacoste, du Conservatoire du littoral. Par relocalisation, il faut entendre ici « déménagement ». Hubert Dejean de la Batie, vice-président du Conseil régional, ajoute : « En détruisant l’ancien camping et en le relocalisant, on ramène davantage de nature. On est ici dans le premier projet d’adaptation au changement climatique. Tous les maires littoraux sont en première ligne sur le changement climatique. On parle de Quiberville comme d’un cas pédagogique, qui va inspirer d’autres communes ou EPCI (Établissement public de coopération intercommunale) du littoral. » Se tournant vers Jean-François Bloc, il pronostique : « Vous n’avez pas fini d’avoir de la visite ! »
La nature va donc reprendre ses droits. Jacques Thélu, président du Syndicat mixte des bassins versants Saâne Vienne Scie, rappelle : « La vallée avait tendance à se remplir, mais avait du mal à se vider, compte tenu de la buse. Mais dans les années 1500, tout ce territoire était marécageux. Nous allons donc revenir à l’état naturel, connu en 1500. En plus, nous savons que le niveau de la mer va continuer de monter. »
Une vue sur la vallée
Laurent Topin évoque aussi les poissons : « Nous sommes aussi sur un cours d’eau qualifié de migrateur. Nous aurons la création d’un nouveau lit, avec un nouveau méandre, qui arrivera au droit du camping actuel. La Saâne va se jeter dans la Manche en passant sous un pont. Tout cela a fait l’objet de nombreuses études. Cette configuration va nous permettre de reconquérir des espaces en prés salés. » Agriculteurs et éleveurs pourront continuer à travailler, en respectant des consignes. Ces aménagements seront réalisés en dernier, entre 2023 et 2025. D’ici là, le camping intégrera son nouveau site, sur une colline située entre la rue du Levant et la rue de la Saâne. Les touristes auront vue sur la vallée. Un cheminement sera créé pour leur permettre de rejoindre la plage, qui sera située à quelques centaines de mètres de leur hébergement, et non plus à quelques mètres comme aujourd’hui.
Ces peupliers seront coupés sur le futur terrain de camping, comme la peupleraie de Longueil, jadis plantée par l’Homme.